Aujourd’hui je vous propose un article sur un très vaste sujet : le post-traitement des photos sur ordinateur !
L’idée n’est pas ici de donner un cours complet de post-traitement mais plutôt d’expliquer la démarche de ce qui est – et de loin – l’étape la plus chronophage du travail de photographe mariage… Car oui, c’est bel et bien avec une souris d’ordinateur à la main et non un appareil photo que le photographe (sérieux) passe la plus grande partie de son temps de travail !
Le post-traitement, une étape indispensable
On pourrait s’attendre à ce qu’un photographe mariage professionnel fasse des photos « parfaites » dès la prise de vue… Il est censé avoir « l’oeil » ainsi que du matériel au top… Mais c’est loin d’être aussi simple.
En effet, il faut savoir que, plus un appareil photo est « grand public », plus celui-ci va effectuer lui même toute une série de traitement sur l’image avant de l’enregistrer sur la carte mémoire. Le résultat donne une photo assez flatteuse à l’œil sans que l’utilisateur n’ait besoin de passer 15 minutes à la retoucher sur ordinateur (ce qui correspond au souhait de la très grande majorité des photographes amateurs).
L’appareil photo professionnel, lui, ne va que très peu traiter ses fichiers, voir ne pas les traiter du tout (comme c’est le cas lorsque l’on utilise certains formats comme le format RAW). Ces photos sont donc plus « plates » et beaucoup moins flatteuses à l’œil en sortie d’appareil photo… Mais en contrepartie, vierges de tout traitement, la latitude offerte pour les retoucher est la plus grande possible : Il s’agit donc ici de brider le moins possible la démarche artistique du photographe !
Que permet cette étape ?
Quand un photographe mariage vous parle de post-traitement, il ne faut pas s’imaginer un travail de retouche modifiant l’apparence corporel des sujets (affinage de silhouette, remodelage de nez…). Non, il ne s’agit pas ici de faire de la photo de votre Grande Tante prise durant le vin d’honneur, la prochaine couverture du magazine Vogue ! 😉
Il s’agit plutôt de jouer de manière plus ou moins importante sur certaines caractéristiques de l’image pour la sublimer (contraste, luminosité, saturation des couleurs, etc)…
Mais aussi – et surtout – de lui faire raconter l’histoire que l’on veut lui faire raconter ! En effet, le « conteur » qu’est le photographe est libre d’influer sur cette histoire, même après la prise de vue, par un recadrage, par le choix de la couleur ou du noir et blanc, par la mise en valeur de tel ou tel détail, etc…
Ma démarche
Je travaille avec un Canon 5D mark III, un appareil photo professionnel très réputé pour la qualité de son capteur plein format et une série d’optiques pro de la même marque….
Pour les raisons expliquées ci-dessus, j’ai choisi d’enregistrer mes photos au format RAW. Ce fichier, composé de données « brutes » issues du capteur de l’appareil photo, n’est pas encore une « image » à proprement parlé. En effet, une étape de « développement » est nécessaire avant de pouvoir visualiser la photo et donc de s’attaquer à l’étape de post-traitement.
Le terme de « développement » est commun avec une étape tout aussi indispensable du travail en argentique… Mais heureusement, côté numérique, celle-ci est beaucoup moins fastidieuse : Les derniers logiciels permettent d’effectuer cette étape en deux clics ! (Je développe moi même mes films argentiques et je vous assure que c’est un autre travail ! 🙂 ).
J’effectue mes développements et post-traitements sur un logiciel plébiscité par les professionnels et les amateurs confirmés : LightRoom 5 d’Adobe Photoshop qui répond à 95% de mes besoins… Et si ce logiciel permet d’automatiser une série de tâches, je préfère m’occuper de chaque photo individuellement pour assurer un résultat optimal !
Comme je vous l’ai indiqué en préambule, cet article n’a pas la prétention de donner un cours de post-traitement… Mais voici tout de même deux exemples commentés pour illustrer cette étape…
Exemple 1 : Voici une photo réalisée en mode « reportage » lors d’un de mes derniers mariages… Dès la prise de vue, j’avais en tête d’effectuer un recadrage carré, format que j’affectionne particulièrement…
En plus de ce fameux recadrage, quelques réglages sur la lumière (luminosité, contraste, clarté…) ont été les premières manipulations effectuées sur cette photo… Les plus observateurs d’entre vous auront aussi remarqué que j’ai « nettoyé » le veston du garçon des taches de liquide à bulle ! Il était tout à fait possible de les laisser et d’en faire un élément de l’histoire racontée par cette photo… Mais ce n’est pas le choix que j’ai retenu !
C’est très naturellement, au cours du post-traitement, que l’option du noir et blanc est devenu une évidence pour moi… (Je ne rentrerai pas dans les détails des réglages à appliquer pour passer d’une photo couleur à une photo noir et blanc. La « simple » désaturation des couleurs n’est pas suffisante : l’histogramme est à retravailler pour obtenir de vrais blancs, de vrais noirs et une jolie nuance de gris).
Il est à noter que le travail sur LightRoom est « non destructif » : cela signifie qu’aucune information de l’image n’est perdue au cours du post-traitement… il est donc toujours possible, à partir d’une photo noir et blanc, de revenir à une photo couleur !
Exemple 2 : Là encore il s’agit une photo réalisée en mode « reportage » lors d’un de mes derniers mariages : l’accueil des invités par les futurs mariés, juste avant la Cérémonie à la Mairie…
J’ai dans un premier temps effectué un léger recadrage pour sortir la silhouette présente à l’extrême gauche du cadre de la photo (Elle n’apporte absolument rien à la composition contrairement aux trois personnes que l’on devine regardant dans la même direction)
J’ai ensuite joué sur l’exposition, les contrastes, et les « blancs » tout en veillant à ne pas « brûler » ces derniers (il s’agit de garder le maximum de détail dans le blanc de la robe de la mariée… « Brûler » cette robe et obtenir une zone de blanc uniforme est un des pièges classiques de la photo de mariage !).
A l’aide du pinceau de retouche, la saturation des couleurs a été augmentée sur plusieurs zones pour donner un peu de « peps » à l’image…
Et pour terminer, j’ai effectué un travail de retouche très localisé, sur la main droite de la mariée… Celle-ci, en plus d’être à l’ombre du bouquet, présentait une couleur légèrement verdâtre due au reflet de celui-ci… J’ai donc joué sur l’exposition, le contraste et surtout la teinte de cette zone pour gommer ce défaut !
Pour conclure
Vous l’avez compris, le post-traitement est une étape très importante dans mon travail de photographe mariage… Le but est simple : fournir les meilleurs souvenirs photographiques possible aux personnes qui m’ont accordé leur confiance !
En guise de clin d’œil final (et pour tordre le cou à une idée assez répandue), il est bon de rappeler que le post-traitement des photos n’est pas apparu avec le numérique : Les tireurs argentiques effectuaient déjà, en chambres noires, des manipulations très fastidieuses pour tirer le meilleur de leurs négatifs… Filtres pour accentuer telle ou telle couleur, caches bricolés pour effectuer des expositions différentielles, etc…
J’espère que ce petit article, qui ne fait que survoler le sujet du post-traitement, vous aura intéressé ! Si vous avez des questions à ce sujet (ou sur d’autres), n’hésitez pas à me contacter ou à poster un commentaire !